Résolu Wild Heart [Xander/Ledger]

(Oof la compo avance mais j'ai l'impression d'être un buisson lol)

[Xander]

Le plaisir n'est pas partagé, ça va de soit. Je ne le quittais plus du regard, attendant qu'il s'en aille de mon cabinet. J'ai beau avoir fait mine de ne pas être atteint par tout ce qu'il avait pu me dire, je serais idiot de ne pas considérer les menaces de cet homme comme réelles. Ce n'est pas parce que je savais me battre qu'il ne pouvait pas me tuer facilement non plus. Ce n'est pas parce qu'Inaya savait se battre qu'elle-même ne pouvait pas finir tuée à cause de mes propres bêtises. Ce n'est pas parce qu'on est probablement plus apte à se sortir de situation périlleuse qu'on devenait immortels pour autant.

Je suis pris de surprise lorsqu'il me balance sa propre veste, à laquelle il ne m'a fallu qu'autant de temps pour la balancer par terre rejoindre le flocon. Tantôt il agissait comme un sadique dominant qui a le monde a ses pieds, que là il se comporte comme le dernier des gosses. Pourtant on me reproche souvent d'en être un. Je n'ai aucune envie de me rappeler de ce barjo. Trop tard pour ça. Pas après toutes les horreurs qu'il venait de mon raconter, pas après son jeu malsain. 

Sa silhouette partie, je me suis laissé tomber sur la chaise, un long soupire fuyant mes lèvres. J'ai eu la pression, j'étais plutôt bon pour le cacher, comme cacher un tas d'autres trucs. Je ne suis pas sûr qu'il soit au courant pour le flic, auquel cas il serait déjà parti lui rendre une visite incessamment sous peu. J'étais surveillé, il semblerait de plus. Je ne peux pas aller voir Rudy en conclusion. Je cherchais toujours à le protéger, mais lui finirait bien par revenir vers moi si je ne le faisais pas de mon propre gré. Et que faire de l'enquête, il fallait que j'abandonne, ça aussi ? En laissant cet homme continuer de tuer des gosses et de considérer les bas-fonds comme son laboratoire ? À trop réfléchir, la migraine me venait. J'ai passé ma main sur mon propre front, mon cerveau en ébullition. 

Une texture gluante se déposait sur le bout de mes doigts. Est-ce que c'est du sang ? 

(Est-ce qu'on fait une ellipse le temps que Rudy vienne le voir en catastrophe et on continue ici - imaginons qu'il ait appris pour Niffelheim par exemple - ou un autre sujet pour autre chose ?)

(On peut continuer ici !)

(Je fais une ellipse du coup !)

[Rudy]

Rudy n'était pas sûr de trouver Xander ici. Il avait quitté son boulot aussi vite qu'il pouvait. Sur la route, il avait manqué de se faire percuter par une voiture qu'il n'avait pas vu venir. Même pas le temps de s'arrêter et de s'engueuler, de se défendre.

Il l'avait garé négligemment sur le bord de la route, jetant son casque sur la selle. Ses cheveux se défaisait et son chignon lui tombait sur l'épaule avec maladresse. Il courut jusqu'à la porte de la clinique. S'il n'était pas là, il ira le chercher chez lui, n'importe où, il fallait le prévenir.

Sauf que la porte s'est bien ouverte lorsqu'il l'a poussée. Il rentra à l'intérieur, un peu hésitant, restant dans la salle d'attente. Il était seul. C'était silencieux. Rudy n'aimait pas cette ambiance.

" - Xander ..? C'est moi, c'est Rudy. Tu es là ?"

[Xander]

J'ai jeté le manteau du méchant gangster dans la même journée. Ou son manteau qui n'était pas le sien, qu'importe. L'appareil auditif de l'ami de Rudy ? Je n'arrivais pas à me résoudre à le jeter, mais en même temps, que faire d'un objet ayant appartenu à un vivant ? À chaque fois que je devais le manipuler, je mettais des gants, parce qu'avec tout ce qu'il se passe, on serait bien capable de me mettre le meurtre de ce pauvre chimiste sur le dos s'il y avait mes empreintes dessus. Ma main ? Les traces de brûlures ne partaient pas, malgré toutes les crèmes pharmaceutique que je passais dessus. Oh, ça ne fait plus autant mal, de toute façon.

Et j'osais pas rappeler Rudy. De un pour le protéger, ce serait bien que l'un de nous soit hors du champ de vision d'un psychopathe habillé en costume de gala de charité. De deux, parce que je ne saurais pas quoi lui dire. Je n'avais pas envie d'arrêter, et combien même je suis sincèrement désolé pour son ami, je ne voulais pas risquer la vie d'Inaya non plus. Monsieur Cravache m'a donné toutes les clés, mais je ne pouvais ouvrir aucune porte avec. C'est frustrant. 

La clinique est calme, aujourd'hui. Enfin, j'étais dedans, on ne sait jamais quand un démuni pourrait traverser cette porte. J'étais toujours prêt à aider les gens dans le besoin. 

La porte s'est ouverte, j'étais dans mon bureau. Pas de cigarette, quelque chose d'un peu moins commun de ma part : de l'alcool. C'était pour les jours de réflexion, le verre en face de moi, je ne l'avais pas encore bu. Je le fixais, comme pour ne pas succomber à la sensation. 

Qu'est-ce que je vais faire ? 

La voix du flic émergeait du silence dans lequel j'étais plongé. J'ai cru rêver, jusqu'à ce que l'appel persévère, et ça a eu le don de me réveiller de ma drôle de transe. Oh. Rudy, ici ? Maintenant ? Je me suis précipité pour aller le chercher, l'allure un poil plus rapide qu'à mon habitude. Qu'est-ce je vais faire putain ? 

Arrivé à ma salle d'attente, je m'adossais contre le rebord de la porte entre-ouverte. 

Qu'est-ce. Que. Je. Dois. Faire ?

“-Hey.” dis-je, histoire de m'annoncer.

Puis tout de suite, sans perdre de temps, je faisais demi-tour.

“-Viens avec moi.”

[Rudy]

Xander avait ouvert la porte de son cabinet. D'un côté, Rudy pouvait reprendre son souffle. Mais de l'autre, il n'avait pas le temps de respirer. Il se précipita vers lui, prêt à lui expliquer tout ce qu'il savait. Mais l'autre homme ne lui laissait pas le temps d'en placer une.

Coincé sous silence, Rudy resta planté là un moment. Son coeur battait un rythme effréné. Il déglutit, avant de suivre Xander. Il semblait si... bizarre.

" - Attend, écoute moi, s'il te plait..."

Sa détresse pouvait se ressentir dans sa voix. Il avait tellement à lui dire, et en même temps, il ne trouvait pas le moment de lui raconter ce qu'il devait lui dire. Sa propre situation de tension l'empêchait d'hausser la voix et de se faire entendre. Il suivait juste Xander, la mine sombre.

[Xander] 

Il y avait tellement de choses dans ma tête que j'entendais à peine le pauvre Rudy derrière moi me parlait. Je ne sais pas quoi faire, je ne suis même pas tout à fait sûr d'en parler à Rudy, c'est idiot, mais maintenant j'essayais de le garder loin de tout ça. Ça ne sert à rien qu'on y passe tout les deux. 

Je lui laissais le loisir d'entrer dans mon bureau, en fermant la porte derrière lui. La bouteille de whisky, comme le verre prône sur mon bureau. Ugh, je n'ai pas eu le temps de les ranger. Peu importe. J'ai rejoint l'arrière de mon bureau, pour me laisser tomber sur ma chaise de façon bien moins classe que d'habitude. Je ne suis pas trop d'humeur on va dire.

Ce n'est qu'en regardant de nouveau Rudy que je me rappelais qu'il venait de perdre son ami, et que moi, je l'avais bousculé sans chercher à comprendre. J'ai baissé la tête. J'ai tellement de trucs dans la tête que je n'ai pas pensé à comment Rudy pouvait se sentir. Je ne suis pas sûr que je suis censé savoir pour son ami sourd.

"-Je suis désolé. J'ai pleins de trucs dans la tête ces derniers temps, je ne voulais pas te brusquer.”

J'éviterais surtout qu'on est des conversations de ce genre dans les couloirs de ma clinique.

[Rudy]

Une fois assis et silencieux, Xander avait une chance de l'écouter maintenant. Rudy soupira, silencieusement. Son air apathique et sa fatigue pouvait se sentir à des kilomètres. Il voyait bien que Xander n'était pas comme d'habitude. Enfin, pour le peu de temps que Rudy avait passé avec Xander, qu'est-ce qu'il savait réellement ?

" - S'il te plait, tu dois m'écouter..."

Il reprenait sa respiration avec difficulté. Rudy était un sportif, ce n'était pas l'effort qui l'empêchait de se calmer là-maintenant. Un mélange entre sa fatigue et la caféïne, la colère et la tristesse. Il plaça ses doigts sur son torse, la culpabilité s'emparant de son regard.

" - J'ai... J'ai perdu le flacon..."

Ce n'était pas le plus grave, dans l'immédiat. Rudy voulait taire certaines informations. Mais est-ce qu'il avait réellement le droit de cacher des faits aussi graves à Xander ? Il se sentait terriblement honteux.

" - Il n'y a pas que ça..."

[Xander]

Ça me tiraillait, de voir Rudy comme ça. Évidemment, je n'aime pas voir quelqu'un de triste de base, mais que ce soit Rudy me procurait un pincement au coeur désagréable, pour ne pas dire douloureux.  Mon air impassible n'était pas là, j'étais dans toute la compassion possible.

Je ne disais plus rien, en l'écoutant, en le voyant, en le considérant. Il n'a besoin d'aucune de mes remarques déplacées maintenant, et je n'ai moi-même aucunement l'humeur à ça. Rudy m'avait l'air prêt à s'effondrer à chaque seconde qu'il prenait pour trouver une façon de tourner les choses. 

C'était terrible. Si moi, j'ai eu le responsable de tout cette histoire qui est venu à ma porte me rapporter ses grands exploits, Rudy écope des conséquences en première classe. Aucune explication, simplement l'assassinat de sang froid d'un de ses amis de longue date. 

Je ne l'ai pas interrompu, je lui laissais ce temps pour lui, qu'il le prenne. Étrangement, plus rien ne pressait.

[Rudy]

Le flic avait l'impression de revivre le pire moment de sa vie. Le moment où il devait des explications, parce qu'il avait merdé. Deux fois, à cause de la même personne. A vomir. Il restait droit, discipliné. Seul son visage trahissait ses émotions actuellement. Après tout, il n'avait rien à cacher à Xander maintenant.

" - Je... On a tué Niffelheim.. Hm, je ne sais pas si tu te rappelles, le type que je t'ai emmené voir. Je suis allé voir, le flacon a disparu. Je n'ai pas le droit d'enquêter sur son meurtre, mais..."

Rudy se passa une main sur le visage, réfléchissant soigneusement aux mots qu'il allait employer.

" - Je sais qui a fait ça, Xander. Et je voulais te demander d'arrêter d'enquêter sur le meurtre de la gamine, ça n'en vaut pas la peine."

Le policier était tiraillé sur bien plus qu'une question de vie ou de mort. Ca devenait personnel, il avait mis les pieds dans une affaire qui le dépassait, et qui en même temps lui revenait dans la gueule comme un boomerang.